Dans ce grand choc des religions qu'on nous annonce depuis diverses officines consanguines, on a tendance à oublier la section païenne. Et pourtant, par le Grand Cornu, qu'est-ce qu'ils sont consanguins ! L'une des fosses boueuses du Réacosme Consanguin nous en apprend une bien belle.
Il y aurait un cerveau de gauche, et un cerveau de droite. Un petit test psychologique américain a porté sur les réactions émotionnelles d'une série de sondés (mots clefs : patriotisme, peine de mort, enseignement religieux, pacifisme, sexe avant le mariage, immigration, avortement, etc). On en déduit, au mieux, la sensiblerie du bigot conservateur, mais notre consanguin du jour s'enflamme : "Les personnes de droite sont-elles plus impressionnables que celles de gauche comme le supposaient, goguenards, les journaleux de France Inter qui ont rapporté la nouvelle ? La vérité est toute autre. Ces résultats suggèrent plutôt que les "droitistes" sont plus vigilants face aux menaces que les gauchistes. Comme l'ont avancé certains historiens, il apparaît que le mal et la laideur horrifient davantage les droitistes. Bref, que les personnes classées à droite ont un sens esthétique et moral plus développé que celles de gauche." Waou.
Un raisonnement qu'on dirait frappé au coin du bon sens ! Aux chiottes Albert Einstein, dégage Stephen Hawking, le consanguin se fait scientifique : le cerveau "droitiste" est aussi preux que noble, quand la cervelle de gauche est veule et retorse. De ce qui précède, le gros facho a un sens moral plus développé (le sens moral, cette glande cérébrospinale qui se gonfle un petit peu chaque matin) que le fourbe beatnick. Il a aussi un odorat plus fin, il se tient droit dans la rue, il se rase tous les matins en chantant du bel canto, et les gros mots le font vomir. Le facho est beau, il a deux gros boulons bien descendus, il aime le sport et il est capitaine de soirée, alors que le gaucho se complaît dans les films d'horreur, Marx et la drogue. C'est une question de neurones.
Alors, vous voyez bien que c'est pas nous, les obscurantistes.
D'ailleurs, voici une autre preuve de la supériorité naturelle du consanguin :
"L'homme d'extrême-droite sera donc un révolté, avec les mêmes sentiments qu'un homme d'extrême gauche mais pas pour les mêmes raisons. Son analyse repose sur le spectacle du monde jugé inhumain, avec une beauté surhumaine... Il privilégiera le culte de la beauté sur celui d'égalité, avec d'autant plus de facilité que la beauté est une notion profondément inégalitaire et injuste, puisque surhumaine. Pour contrebalancer la cruauté du monde, c'est la beauté qui est appelée. Elle est le but suprême du facho [sic]. Il aura le culte de tout ce qui est beau. L'extrême-droite aura la plus grande vénération pour la Sainte Vierge qui est belle, ou pour les fées du Graal qui sont belles, pour les Walkyries qui sont tout aussi belles et blondes et pour les chevaliers qui sont beaux. [...] On parle souvent, dans le monde de gauche, de beauté bourgeoise. La gauche ou l'extrême gauche ne parleront jamais, en revanche, de beauté révolutionnaire. Les peintures de Picasso représentent des femmes moches, parce que Picasso était un homme de gauche et qu'il n'était pas très mignon. Les mêmes méthodes de dessin que Picasso, utilisées par les Égyptiens de l'Antiquité donnent des personnages de femmes à la grande beauté. Parce que les Pharaons étaient plus de droite que de gauche. La religion à l'extrême-droite ne sera donc pas vue par le côté égalitaire mais par le côté esthétique..."
C'est brut, on dirait un hors-série de Terre & Peuple à colorier, ou plus probablement une grosse farce. On est renversé par une démonstration aussi lumineuse, qui rend compte de bien des démarches consanguines sur la toile. On pense à l'admirable quête de beauté du Ftalker, son perpétuel éboulis verbeux en moins. On pense aussi aux walkyries des chansons des percutants réacs. On pense bien sûr à tous les commentateurs du portail de François Setouche, et à leur dégueulis raciste quotidien. On pense à Alfred Rosenberg, à des cours de biologie mussoliniens, aussi. On pense à une phrénologie délirante marmonnée par un débile mental qui s'excite sur les Chevaliers du Zodiaque. Bref, quelque chose de très peu catholique, mais de PUREMENT consanguin.