18 mai 2010

Le Vademecum du Petit Consanguin (5)

L'infatigable professeur Hans Grüber poursuit cette semaine ses sessions d'e-learning à destination des petits blogueurs nationalistes et des journaleux de webzines. 


Identité Nationale : (1) Rattachement à une souveraineté territoriale selon la loi, symbolisé par une "carte", dite "carte d'identité nationale". Par confusion, cohésion nationale autour d'un ensemble de valeurs d'ailleurs constamment questionnées. (2) Chimère politique censée reconstruire une psyché collective totalement laminée par plusieurs décennies de mercantilisme, mais qui sert surtout de diversion et d'écran de fumée masquant l'incapacité des élites dirigeantes à apprivoiser des complexes bancaires et multinationaux qui détruisent des pans entiers d'économie. La construction d'une "identité nationale" repose en réalité sur la définition d'un "ennemi intérieur", construction politique qui sert à justifier l'intensification des législations liberticides et des discours sectaires. (3) Trip identitaire fondé sur quelques notions caricaturales d'histoire de France, saupoudré d'une sorte d'anthropologie parfum pinard et d'adjectifs haineux, mythe post-national pouvant dégénérer en hypertrophie anachronique et xénophobe de la notion de "village gaulois". (4) Croix d'Eric Besson, zélé promoteur de la mélasse souverainiste dans le cadre d'une dilution plus vaste du Pacte du Conseil National de la Résistance par une droite jeune-populaire, décomplexée, lipdub et funky (quoi que trop libérale au goût de la maison).


Réalité : Pour le consanguin, la réalité est essentiellement composée de crimes crapuleux, d'agressions racistes ou antisémites, de guerres ethniques et d'invasions barbares, et seul un discours belliqueux peut le rassurer sur l’état du monde : les métisseurs pacifistes de l’Axe du Mal n’ont pas encore gagné, et les identitaires de tous poils fourbissent leurs armes. Les Consanguins de France-Monsieur, n’échappent pas à cette mobilisation générale. Le consanguin présente donc son idéologie visqueuse comme un reflet parfait de la réalité, et c'est de cette prétendue "perception" qu'il tire l'un de ses arguments-massues contre les bobos rêveurs et les intellectuels cosmopolites. La réalité, lui, il la connaît bien. Vu qu'il la remplit quasi-totalement.

Tiers-Monde : Disons-le : le tiers-monde nous jalouse. Il envie notre supériorité civilisationnelle. Il envie notre aisance technologique. Il végète, il n'entre pas dans l'Histoire. Il doit sa condition à ses dictatures, bien entendu. Et il vient même nous voler notre mobile dans la rue en plein après-midi, l'enfoiré. Et nous, on reste pantois, la bouche tuméfiée, et on va porter plainte, et on enrage de n'avoir pas pu défendre son mobile, et on enrage de n'avoir pas pu lui casser les dents sur le trottoir comme dans American History X, et ça génère du ressentiment, et ça suinte, et ça s'infecte, et ça finit par se sentir, au point que certains livres, certains journaux ou certains blogs expliquent qu'on sent pas très bon. Alors qu'il est de notoriété publique que c'est le tiers-monde qui schlingue. Pis aller, mal nécessaire, condition humaine ou décor gris, le tiers-monde nous les casse.  Parce que la civilisation c'est bien joli, mais quand ta testostérone te titille, faut bien que tu fasses ton petit coq prêt à en découdre. Le tiers-monde ? Ah oui... on s'en fout, en fait.

Postcolonial : "Si le préfixe « post » ne renvoie pas à une lecture linéaire de l’histoire, pas plus qu'à une postérité par rapport à l’époque coloniale, la condition postcoloniale ne peut pas être pensée en dehors de cette expérience particulière. Ce préfixe, plutôt que d’indiquer une fracture ou une rupture entre le passé et le présent, signifie l’exact contraire, à savoir, l’impossibilité de son dépassement, étant donné les dynamiques néocoloniales qui ont caractérisé la plupart des processus historiques de décolonisation formelle. Il est donc le symbole de la persistance de la condition coloniale dans le monde global contemporain." (Crédit : Bougnoulosophe).

Burqa: Ecran satanique porté par les ninjas, les Nazguls et Belphegor. La burqa  permet de générer une aura de sympathie auprès des islamo-gauchiste. Pour le moment elle échappe la Loi, mais notre gouvernement pro-consanguin a pris conscience du problème, et malgré la présence de Fadela Amara dans ses rangs (ethno-différiencialisme électoral oblige), des mesures seront rapidement annoncées. Jean-François Copé, mais également une bonne tapée de parlementaires, se font fort d'instaurer la première peine qui frappe des victimes. Et pourtant : sous la burqa, l'anti-France rassemble ces forces. Une burqa peut engendrer jusqu'à 5.000 descendants par semaine. Au rythme actuel, toute forme de vie dans l'univers sera remplacée par des burqa avant la prochaine fête de la nativité. (Courtesy of Milton Von Hayek).




A noter que la prohibition de la burqa n'est que le premier pas vers une interdiction généralisée du niqab, du turban sikh, des cagoules zapatistes, du keffieh, des casques anarchistes, écharpes altermondialistes, masques de carnaval, fichu de grand-mère et protèges-oreilles. D'ailleurs, le petit Copé vise tout en vrac, parce qu'il faut impérativement que les caméras de vidéoflicage de Brice Hortefisque puissent filmer tout le monde. En France, on se découvre. N'échapperont à la Réforme Vestimento-Identitaire que les casques de moto agréés, les carrés Hermès, et les cornettes de tradition catholique. 


Un porte-parole identitaire poursuivi par quatre burqas sous ecstasy


Comme le note notre éminent confrère Alfred-Georges, "rendre la France burqafrei est une priorité gouvernementale de ce début d'année, les spécialistes ayant clairement établi que la dégradation de la situation économique du pays est à 94,7% due aux femmes à burqa." Jean-François Copé a donc proposé que le port d'un burqa soit passible d'une amende de 750 euros (soit le tarif de la maltraitance sur animaux), mais certains communistes ne sont pas en reste, puisque c'en est un qui mène la réforme - on sait pouvoir compter sur ces pitres bolchéviques lorsqu'il s'agit de liberticide et d'autoritarisme. Il faut ajouter que tout ce petit monde n'a pas franchement grand chose à foutre de la condition féminine, mais trouve ici un moyen génial de fustiger les immigrés pour les uns, de fabriquer de "l'ennemi intérieur" pour les autres.




une "riposte laïque" 


Femme : Ben justement. Après l'Enfant-roi des socialistes, la Femme est le nouveau cheval de bataille d'une Droite Décomplexée mais Vachement Hypocrite, qui s'insurge contre le voile intégral mais ne se soucie pas spécialement des violences conjugales ou des disparités de salaires... La Femme est surtout le cauchemar d'Alain Soral ou d'Eric Zemmour. Vile créature suspecte d'une morale défaillante, adepte congénitale de la repentance, la Femme soumise est pourtant nécessaire à la patrie. Elle est le réceptable de la sainte semence nationaliste, et se doit de vouer son corps à la reproduction de la race - uniquement dans les liens sacrés du mariage s'entend. Or, la femme est aujourd'hui le symbole du matriarcat régnant, de la chute post-soixante-huitarde de l'Occident, le produit du féminisme des seventies, ce nihilisme à nibards. Osons dire tout haut ce que bien des Consanguins pensent tout bas : la femme est avant tout un animal. Surtout lorsqu'elle n'a plus de maître. Si beaucoup de femelles de notre civilisation suivent la route de la perdition, du vice ou de l'indépendance, c'est parce qu'il n'y a plus assez de mâles pour les guider - autrement que dans les bouquins d'Isabelle Alonso.


Enfin du cul sur Consanguin ? 
Non, juste notre partenariat avec les amusants pinochétichistes d'ILYS


Citons l'un des plus amusants spécimen consanguins repérés dernièrement : "Nous devons réapprendre que le mot "soumission" n'est pas nécessairement péjoratif, et comprendre que leur coller des taquets n'est pas forcément le signe d'une basse ordure impotente. Car le problème n'est pas qu'elles écoutent leurs instincts basiques, mais que nous avons oublié les nôtres, justement. Les filles sont esclaves des apparences, de la chair, de l'amusement. Pour elles l'amour n'est qu'une sensation, un divertissement, même lorsqu'elles ne s'en rendent pas compte. La nature féminine véritable et décomplexée est d'une effroyable légèreté, elles n'ont besoin que de satisfactions successives et non d'éternité. Car chez elles tout vient du dehors. Elles sont fascinées par le Serpent et s'offrent à lui à la première occasion. La tentation n'existe même pas puisqu'elles y cèdent avant même d'y penser. Avant même de songer à se retenir. Alors que l'homme c'est autre chose. Il veut plonger entre les cuisses de la succube mais il hésite, et s'il ne résiste pas et bien il regrettera sa faiblesse après coup. La femme c'est l'Enfer, avec toutes ses flammes et tous ses cris d'orgie. Elle ne se calme pas après l'orgasme, elle recherche l'extase des sens en permanence, elle vit sans connaître la petite mort masculine, seul moment où nous autres sommes autorisés par Dieu à voir la vérité, et à la dire. La femme est bien plus une œuvre d'art qu'une artiste. Elle est ennuyée par la philosophie. Elle se moque de la politique, et c'est bien pour cela que le droit de vote ne lui a été accordé chez nous que très tard. Elle n'a pas pris cette liberté, elle a attendu qu'on la lui donne parce qu'elle ne la voulait pas. Car en vérité, ces domaines ne lui permettent pas de s'exprimer." Synonyme : "mère, ventre, pute, soumise". (Remercions l'inénarrable Xyr, remarquable esprit, pour sa contribution non seulement au présent lexique Consanguin, mais à l'élévation de l'être humain, tout simplement).

Liberté d'expression : absurdité gauchiste en général ou hypocrisie libérale, mais bienfait consanguin lorsqu'elle permet de dégueuler son brouet raciste à la face du monde. Ainsi, la liberté d'expression doit être convoquée au secours d'un caricaturiste islamophobe, mais ne peut en aucune façon concerner un excité qui se torche avec le drapeau tricolore. La liberté d'expression doit bénéficier aux malingres Gobineau de plateau-télé, pas aux esprits chagrins qui dénoncent le racisme d'un Ministre surpris par une caméra de vidéosurveillance embuscade vidéofilmée. La liberté d'expression doit bénéficier aux petites divas xénophobes qui diffusent leur pus gazeux sur le net, pas aux présomptueux gauscistes qui se permettent de leur foutre le museau dans leurs sécrétions. Soyons réalistes : dans une France homogène, sainement conservatrice, et radicalement anti-mondialiste, la liberté d'expression ne servirait à rien. Mais par moments, le gouvernement y travaille, entre propositions de lois exotiques, délation assistée par ordinateur et flicage-filtrage généralisé de l'hydre internetique. Et puis surtout, sur leurs sites, les souchiens continuent d'attendre la révolution sauce blanche...



Consanguin wants you !

Consanguin wants you !
*** Enrôlez-vous dans le Choc des Civilisations ***

And remember...