19 octobre 2008

Qu'est-ce qu'un français de souche ? (2)



Aujourd'hui, mes bien chers frères, la suite de notre étude sur la notion qui agite les consanguins, le "français de souche".


Dans le cadre de notre vaste enquête sur le concept de « souchien », nous avons commencé par interroger ceux qui se réclament d’une ascendance dite « pure », c’est-à-dire censément dénuée de toute influence « allogène » : les identitaires. Ceux qu’on qualifie parfois dans les médias de gros sursinges racistes, de suprémacistes saucisson, voire de marcassins cocardiers finis à l’urine, n’ont cependant pas réussi à définir ce qu’est l’essence souchienne, la racine française, autrement que de façon charcutière.

Un sondage rapidement effectué auprès des ténors de la Consanguinie s’est avéré aussi peu concluant, chacun prêchant un peu trop pour sa sous-paroisse. Nous nous sommes donc tournés vers José Desensio, l’hylochère boursouflé qui continue de tourner en rond dans sa Zaune, car nous savons qu’il attend tout email avec l’impatience du yorkshire à la perspective de son bol de friskies.

José Désensio, c’est notre inaltérable « maverick » de la littérature, la petite cylindrée qui fume et pétarade, celui qui vit la critique comme un sacerdoce et qui écrit comme un supplicié.

Cet admirable consanguin continue de s’emporter contre l’inanité des temps présents, avec l’écho tumultueux des chasses d’eaux industrielles. L’on n’a de cesse de s’émerveiller de la constance dont il fait preuve dans la détestation de "l'Ôdieuse Môdernité", parfois secondé par ses amis Francisque Pourry, Raphaël Dordure ou Germain Souche, zélés petits soldats de la soucherie quotidienne. Que sait donc notre Ftalker de la notion de « français de souche » ? Sûrement plein de choses.

1) Le français de souche


Nous approchons de la Zaune, îlot isolé au beau milieu des marécages éditoriaux français. Soyons prudents, nous savons qu'en ces lieux sombres réside une créature féroce, un phénomène indicible qui relègue le grand Kong à l'état d'attraction de fête foraine. Nous percevons peu à peu, outre l’odeur méphitique qui émane des rivages de la Zaune, une litanie pleine de dentales et d’anathèmes, une écholalie permanente qui insulte le reste du globe en boucle, le bruit d’un pot d’échappement percé exhalant ses vapeurs carbonées. Puis le brouillard se lève, la quille de notre barque s’enfonce la vase, nous accostons, et un farfadet jappeur sautille immédiatement à notre rencontre.

Il est là, c’est lui : le Ftalker apparaît. Prouff !

Entre deux republications de ses propres entretiens consacrés à ses propres articles, Stalkie-walkie ne rate jamais une occasion de fustiger l’anti-France, de la madone socialiste à Arnaud Viviant en passant par la bolchévisation obligatoire du pays par décadence post-moderne et athée de ses Lettres. Desensio peut nous aider, car il sait, lui, ce qu’est la Langue française, donc la Pensée française, donc l’Histoire française, donc la Race française. Notre divin matamore enflé ressasse continuellement les noms de nos auteurs oubliés, ceux que l’Education Nationale bâillonne dans son entreprise révisionniste et cosmopolite : Bernanos-Bloy-Boutang – des noms que tout bon consanguin se doit de connaître, à défaut de les avoir vraiment lus. Le Ftalker, de ses propres aveux, est au fond le seul véritable critique littéraire en France. Il en connaît la formule : six paragraphes d'insultes pour un paragraphe de commentaire, en moyenne, selon une distribution 2 + 1 + 4.

Nous interrogeons José, et le farfadet de la zaune nous donne la définition suivante, que nous livrons à vos sagacités consanguines :

« Mais peste, qu’est-ce qu’un français de souche, sinon le paria, ma foi, le dernier renégat plongé au cœur des ténèbres, le fier soldat qui comme le savait Gadenne n’a d’espoir que celui qui réside, tel un tison rougeoyant consumant sa propre incandescence, au plus profond de ses poches, sous quelques euros qui n’iront à aucun punk-à-chien croyez-moi, ces salaces vermines qui mendient devant l’antenne du FN biarritzien de ma tumultueuse jeunesse. Le Souchien, ma foi, n’est autre que ce fier combattant qui, balloté au sein d’une embarcation vermoulue infestée des miasmes coprophages d’un post-modernisme que ce qu’il est convenu d’appeler les instances mondialistes veulent ma foi désormais imposer à tous, comme le savait Steiner, un frêle esquif battu des vents de l’infamie (j’allais dire de la trahison), le crâne incliné mais la nuque ma foi raide, j’allais dire rigide, contre les idoles criardes de la bien-pensance et ma foi, en butte à toutes les bassesses de la fosse à purin de l’internet anonyme, le français de souche, ce chien galeux que l’on chasse des maisons d’éditions à coups de pieds dans les flancs (j’allais dire dans le cul), cet extraordinaire épouvantail ténébrique qui terrorise les picrocholins artefacts de l’édition et les phocomèles du maljournalisme, j’en passe et vous me direz, ma foi, c’est tant mieux, oui mes amis, ce français pourchassé, ne condescend à écrire que dans l’ombre et la solitude, à la lumière d’une bougie et ma foi, finalement qu’à la seule intention de ses frères, ses frères de sang, ses frères de souche, oui vous mes lecteurs, qui tous les jours consultez ma zaune, et qui avez tout intérêt à acheter mon livre, ma foi, n’oubliez pas ça s’appelle "Maudit soit Adreas Warsteinkrakenburger !" aux éditions du Coq Roteur. Le français de souche c’est l’obscur et inusable critique isolé, ma foi, la sentinelle authentiquement réactionnaire qui veille, dans un monde que j’allais dire totalement résigné, à ce que survive la lumière d’une Réelle Présence, soumise aux vents nauséabonds des journalistes qui refusent de parler de lui et préfèrent promouvoir les bluettes ineptes de Florian Zeller et les romans de gare des abrutis plein de merde enfoirés de putains sales putes sans couilles de connards d’éditeurs qui m’ignorent putain d’enculés la bouche pleine de merde, merdiques gauchistes de merde merde, merde à la merde, tout rien que de la merde sauf mes écrits ma foi. C’est dit ! Ah, excusez-moi je dois vomir, je reviens. »

Un peu confus, quand même. Il se dit que la médecine moderne, matérialiste et socialiste, a décelé chez José une démence frontotemporale prononcée. Fi ! Elle essaie toujours de trouver une explication biologique aux dissidences anti-progressistes. Démence frontotemporale peut-être, mais quel style !

Un peu confus, coprolalie mon amour. Il n’est pas sûr que le Ftalker ait une conception du souchien plus précise que l’identitaire moyen. Mais, c’est vrai, José Desensio fait dans la critique littéraire - du moins le prétend-il. C’est donc peut-être dans ce domaine qu’il faut l’interroger pour obtenir une réponse intelligible.

2) La littérature de souche

C’est ce que nous fîmes, et nous eûmes cette fois une réponse limpide. A la question, « Noble Ftalker, qu’est-ce que selon vous la littérature française ? », José nous a répondu très simplement :


« Dans ma Zaune fermée à clef, je n’ai ma foi de cesse de dénoncer la nullité de la presque totalité des romans qui s'écrivent en France, laquelle n'a d'égale que la presque totale nullité des critiques qui en vantent les insignifiances mille fois ressassées. Ces parasites sont intoxiqués par la carne qu'ils consomment, c'est une règle évidente propre à toute pyramide alimentaire. D'où vient cette nullité absolument irrécusable de la Littérature aujourd’hui ? Les causes (politiques, sociologiques, économiques, historiques et bien sûr spirituelles, les premières dans l'ordre invisible) sont multiples, complexes, anciennes bien sûr mais ma foi, il en est une qui me paraît ma foi bien trop sous-estimée: les éditeurs français publient beaucoup de merde, encouragés ma foi en cela par leurs attachées de presse, ces petites putes qui se moquent de moi, et leurs amis les journalistes qui ont l'odorat tout aussi peu développé que la vue, ma foi. La littérature française, c’est, ma foi, une merde normalisée, standardisée, préformatée, bien calibrée pour nous délivrer ses plus subtils arômes de sexe, de violence, de bien-pensance contrite, de haine de la France, de son histoire, de ses écrivains les plus illustres, de haine de Dieu, d'amour du pauvre, du marginal, même s'il n'est pas artiste, du perclus, du clochard, du beur, du noir, du jaune, du rouge, de la Terre entière et de sa versicolore diversité à l'exception de ce pays de colonisateurs blancs arrogants et capitalistes qu'est la France, une merde ma foi d'origine biologique pour faire plaisir aux écologistes et obtenir ainsi un joli tampon administratif prouvant une irrécusable traçabilité, une merde ayant la forme du temps, son odeur (mauvaise, cela va de soi) et sa consistance (friable). Disons-le bien franchement, ma foi : 95% des romans français qu’on qualifie de délicats, violents, exaltants, dépressifs, jubilatoires, nauséeux, immondes, divins, ennuyeux, n’est ma foi qu’un nuage de merde distillée, de la merde séchée partout, hormis bien entendu ma production critique, mes hautes considérations sur cette merde merdique, cet océan de merde partout tout le temps, enculés d’éditeurs, enculés d’éditeurs qui ne répondent pas à mes lettres, enculés de merde putain de bordel merdeux fait chier je vous encule tous, merde, ma foi merde !! ».

A contrario, il faut donc comprendre que la seule vraie littérature française, les véritables Lettres, est une Littérature exempte de sexe, de violence, de bien-pensance contrite,une littérature qui glorifie la France, son histoire, ses écrivains les plus illustres, une littérature qui glorifie Dieu, et qui fustige et condamne "le pauvre, le marginal, le perclus, le clochard, le beur, le noir, le jaune, le rouge, la Terre entière et sa versicolore diversité". Au final, la véritable littérature selon Desensio, c’est celle qui glorifie la France éternelle des colonisateurs blancs et capitalistes, contre tout le reste. Desensio n'a décidément pas son pareil pour donner du lyrisme aux poisseuses conceptions du souchien identitaire...



Voilà ainsi expliquée, Révélée oserions-nous dire, la démarche critique du Ftalker, qui milite pour une Littérature de Souche. Son étude de la démonologie dissimule en fait une véritable entreprise de refrancisation de l’édition littéraire, celle qu’il appelle de ses vœux – et qui pourrait enfin lui donner une chance d’être lu par d’autres que son fidèle Samuel Gourio.

Le Mal, c’est en réalité tout ce qui relève du sexe, de la violence, de la haine de la France, de la haine de Dieu, le Mal c’est les pauvres, les marginaux, les beurs, les noirs, les rouges, la Terre entière. Le Bien, c’est la France colonisatrice et souveraine, et tout ce qui en fait l’apologie, en dernière analyse. CQFD.

On progresse, donc.

On progresse pas vite, parce que la vase de la Zaune se colle à nos bottes et qu’on nage dans la merde scatophile dont le Ftalker nous inonde, mais comme il le répète lui-même, c’est en fouillant aux tréfonds de l’excrémentale production contemporaine qu’on finit par trouver la lumière.

Et notre blog, mes frères consanguins, n’est fait que de cela : une prospection spéléologique en apnée, une fouille archéologique dans la réacosphère souchienne, une dissection de la cervelle identitaire, une véritable descente aux enfers consanguins. Et Juan est indéniablement notre meilleur guide, sorte de Gollum coprolalique et difforme qui se prend pour un Musclor blond. Bref, c'est la psychologie consanguine incarnée. Fiat lux.

Qu’est-ce donc qu’un français de souche ? Nous savons à présent, grâce à Juan Asensio, qu’il ne doit lire que ce qui glorifie son arbre généalogique et qu’il ne doit jamais ô grand jamais entrer en contact avec quelque chose de rouge, de noir, de pauvre ou de marginal, fût-ce au travers d’un livre. Mille mercis au 50 centimètres cube infra-verbeux de la toile littéraire.

Mais continuons notre enquête...

Consanguin wants you !

Consanguin wants you !
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And remember...