11 février 2007

Du communautarisme réversible au fun-fascisme invincible

Chers frères, ne perdons pas de vue que pour un consanguin, tout ce qui n’est pas d’extrême-droite est nécessairement d’ultra-gauche, du gouvernement aux salles de rédaction parisiennes – il s’agit d’une chimère qui a la vie dure depuis les années 70 mais que nous tenons à marteler. Nous sommes martyrisés, comprenez-vous ? Nous sommes devenus la minorité persécutée, ou la majorité silencieuse si vous voulez, il nous faut sans cesse combattre : la pensée unique, l'islamisation, le gauchisme parisianniste, les franc-maçons, les banquiers, les métisseurs, les scientifiques, les artistes, la gauche caviar, la gauche pétard, toutes les déclinaisons de la gauche : les trotskystes qui nous gouvernent, les guevaristes qui siègent à Bruxelles, les anarchistes de la Banque Centrale Européenne, les maoistes qui s'accaparent des stock-options et livrent le pays aux barbares. Comme un Krasucki éructant les revendications, nous sommes toujours en avance d'une complainte, d'une énième lamentation sur la décadence et la haute trahison.

Pourquoi ? Mais l’un de nos écrivains l’avait parfaitement compris :



« L'homme communautariste, l'homme des associations est l'homme du ressentiment sous sa figure contemporaine. Son impuissance à être l'a conduit vers les officines où bout l'esprit de vengeance. Il lui faut sans cesse des combats, des revendications, des pressions pour se sentir être parce qu'il ne peut plus éprouver l'excitation vitale que sous la forme de la persécution : celles dont il se dit menacé justifiant celles dont il demande la mise en œuvre. »  (Philippe Muray)



C’est notre bien aimé stalkère, encore lui, qui cite feu Muray sur son blog, et qui illustre à merveille ce prédicat fondamental. Cette charge de Muray, si naturellement applicable aux fondamentalistes musulmans, aux intégristes homosexuels ou aux séparatistes kémites au hasard, nous va surtout comme un gant, à nous les percutants réacs. Et lire ces mots au cœur de la « zone » du Ftalker nous emplit d’aise, avouons-le… car elle rassure sur notre lucidité et celle de nos membres... Nous sommes, plus que jamais, LA communauté qui flippe.

Nous en avons eu assez de l’activisme néofasciste, et des outrances des protoconsanguins ("préférence nationale", jeux de mots foireux, crimes racistes, antisémitisme "pro-arabe", tout ça était un peu trop voyant...). Nous avons eu assez de la honte dans laquelle nous plongeait l'affirmation de nos postulats et de nos sympathies. Il nous faut aujourd'hui dénoncer le nazisme et le fascisme, avec véhémence, mes frères, puisque l’histoire a établi leurs méfaits. Nous devons couper le cordon ombilical avec des idéologies qui n’ont décidément pas bonne presse. Modernes, nous devons cultiver notre xénophobie civilisationnelle et souverainiste tout en bannissant de nos discours le racisme et l’antisémitisme de grand-papa. Fuyons Pierre Vial et Guillaume Faye, ils ne font plus recette ! Pilip Dewinter, Marine LeBorgne avec des couettes et un nouveau blush, ou le slalom national-populiste d'un "sociologue" dragueur, c’est nettement plus classe !

Reprenons le vaste fatras de liens croisés et de vits sucés mis au point par Georges Clavet, évoqué plus bas. Nos bloggers consanguins se pressent pour figurer dans ce vademecum du réac haut-débit, qui ne fait en définitive qu’illustrer nos difficultés à jongler avec le poujadisme et l'ochlocratie. Amochés montréalais ou surhommes attardés, nous usurpons toujours la "parole du peuple" (n'est-ce pas ?) pour y glisser notre propre idéologie. Agitons le souvenir du totalitarisme soviétique, brandissons la menace du totalitarisme islamiste, n'est-ce pas, parlons de bien-pensance gauchiste et de nazislamisme, il s’agit au fond de contre-feux à l’idéologie sectaire qui est la nôtre.

LE FUN-FASCISME !!!

Nous sommes par nature éminemment populistes et anti-establishment (ah, ces impressionnantes charges du stalkère contre Marie-Ségolène Royal ! Quelle acuité politique, quelle puissance conceptuelle ! Notons que Nicolas Sarkozy suscite moins d'anémosité méprisante de la part du fauve solitaire depuis qu'il promet des réformes au kärcher, mais passons, notre condamnation de l'Establishment ne s'arrête pas à ces détails).

Mais si nous nous disons toujours du côté du peuple, les pulsions dudit peuple nous effraient tout autant. L’idéal serait finalement, pour le bien du peuple, n'est-ce pas, que nos élites consanguines prennent le pouvoir. Contre les kommunautarismes qui nous effraient, promouvons le Nôtre, n'est-ce pas, en lui donnant un vague écho "continental" et un look de start-upiste. Relookons la fille LeBorgne et foutons-la à l’Elysée. Désencio à la culture, Soral à l’éducation (puisqu’il s’agit du seul post-marxiste fréquentable depuis qu’il rédige les glaviots des Borgnes), Redeker aux affaires étrangères, quelqu'écrivain à l'ouest à la Défense… rêvons mes frères, rêvons encore, un peu plus fort. Et Légion 88 interprétera l'hymne national dans un stade de France sans footballeurs !

Frères consanguins, nous et nos blogs sommes les effluves bactériologiques issues de cette macération des idées. Nous sommes les symptômes de ce renouveau populo-xénophobe. Le peuple ? Nous saurons bien le mettre au garde-à-vous par la suite, si Dieu prête vie à nos fantasmes de Grand Soir.

Occident, en avant !

Consanguin wants you !

Consanguin wants you !
*** Enrôlez-vous dans le Choc des Civilisations ***

And remember...