03 août 2006

Diarrhéeux diaristes (partie 2)

La suite de l’exposé du professeur Hans Grüber, dont il semble toutefois qu’il n’ait pas forcément adhéré aux flamboyantes charges de nos meilleurs consanguins… Qu’importe, puisqu’il y est question de ces généreuses plumes, qui savent plaire par ailleurs, puisque nous nous sommes laissés dire que des pin’s avaient même été fabriqués à leur effigie !


« Parlant de fioritures pseudo-lettrées, le Ftalker revient aussitôt à l'esprit. Il est si digne, si consanguin de prétendre haïr cette Epoque et aimer la Littérature, peu importe si au fond on la maltraite et on la mutile pour distiller sa mélancolie de fête foraine et pour dissimuler sa vacuité morale et sa vanité narcissique.

Lorsque cet « immense matamore » ne sombre pas immédiatement dans l'invective de gamine scatophile, il se contente d'indéfiniment fustiger les "commissaires politiques de l'égalitarisme", les "gardes rouges du droit-de-l'hommisme", le "politically correct nihiliste", bref encore et toujours ces crédos endogamiques, autant de poncifs fades et de prétextes crétins à l'émission incontinente de condamnations foireuses et de sentences infâmes. Le principal étant, au fond, de s'afficher comme « énervé », à défaut d'avoir en fait le moindre début de commencement de propos pertinent. Car en consanguinie, c’est le style qui passionne.

Et quel style ! La complainte érigée en monument pamphlétaire, la jérémiade devenue encyclique.

José Desensio gémit, parce que sa pompeuse prétention à établir une "ontologie du Mal", (qui se ramène toujours, en dernière analyse, à une autoglorification simiesque et à un assassinat méthodique et obstiné de la langue française), ne trouve écho chez aucun véritable penseur, ni même chez aucun véritable éditeur. Enragez, consanguins : sa noble plume restera à jamais incomprise et sans souffle, prisonnière de la tuyauterie marécageuse qu'il appelle sa zone, de façon si attendrissante.

Certains consanguins semble se réjouir d’un prétendu « talent » du Stalquère dans la polémique, lui dont la principale technique consiste pourtant à retourner critiques et anathèmes dans un parallélisme affligeant de faiblesse (tactique ancestrale dite du « miroir », héritée des plus grands polémistes des trois sièles précédents, au moins), à moins bien sûr qu’il ne cède à nouveau au syndrome de la Tourette qui l’accable.

Qu'il est doux de lire ce matamore expliquer pendant des heures qu'il n'a que faire des individus qui s'abaissent à le contredire ou le railler. Qu'il est grand d'assister à un tel déballage d'inanité suffisante et de vulgarité amphigourique. Qu'il est tordant de lire les logorrhées ordurières de ce mini vociférateur furibondieusard, qui pourtant roucoule comme un enfant doucereux dès qu'un contempteur lui adresse une vague caresse. Qu'il est tordant de le voir alors s'allonger sur le dos et offrir sa panse aux éventuelles flatteries de circonstance.

Qu'il est amusant de le voir barboter au milieu de ses confrères de l'Intranationale des Pleureuses Vindicatives. Qu'il est grotesque de le voir agiter son arrivisme et sa soif de reconnaissance publique derrière ses poses de blogger maudit et ses contrefaçons d'intégrité morale. Qu’il est doux de le voir ravaler sa petite langue de vermine et sa fierté de rampant devant d'autres percutants réacs - malgré son panache et sa constance dans l’hystérie mégalomane…

Erigeant le name-drop en démonstration philosophique et le commentaire de texte en proposition littéraire, le Ftalker n'est monté en boucle que pour le plus grand plaisir de son lecteur. A jamais il saura ressasser, avec des mots que le commun des consanguins ignore en général totalement, les mêmes pitreries caricaturales. Secondé en cela par son inséparable Transpoupin, qui fournit aux consanguins non pas une langue, mais un corpus de références culturelles. L'on passera sous silence l'incongruité, voire le contre-sens, qui consiste à s'enorgueillir d'une réelle culture cinématographique ou fantastique et de la fréquentation d'artistes aussi divers que Palahniuk, Danielewski, Dick, Argento, Bacon, Giger ou Cronenberg, tout en se livrant à des coucheries consanguines avec le chiot d'appartement de la Zone, ou ses compères galeux. D'aucuns, parmi les « nihilistes bobolchéviques abhorrés » que les consanguins voient partout, liront chez le Transpoupin une salissure, un détournement d'avion ou un accident de vélo - bref, une lésion cérébrale. Possible. Lui-même n’y trouve finalement que le moyen de comparer la taille de son sgueg et l'épaisseur de son inspiro ("j'ai tant de films, j'ai lu tant de livres, de quel droit m’interrompez-vous ?") dès qu'on cherche noise à son comparse Desensio, ce prétendu terroriste littéraire qui se prend des raclées dans chaque recoin du web - aucune contradiction ici non plus, bien entendu.

Quoi de scandaleux donc dans cette escouade à cocarde lustrée et bouffie de prétention, ce « Geignard Boys Band », cette jolie brochettes de divas juvéniles en vérité ? Las ! Trois fois las ! Las las las ! Comme leurs jérémiades ne trouvent qu’un écho trop ténu pour leurs ambitions dévorantes, ces pitres s'emportent contre l'insensibilité du public moderne ; tout est bon dans le cochon. Cette engeance consanguine réussit à maquiller sa capitulation intellectuelle derrière l'imprécation trépignante. L'on maîtrise l'art d'allumer les contre-feux, chez les consanguins. Flinguer le politiquement correct, le Nouvel Obs ou les bisounours du Parti Socialiste évite sans doute de s'interroger sur la puanteur de ses propres écrits, et nos amis savent adopter le discours du martyr. En définitive, l’édifiante lecture de leurs éboulis intestinaux et de leurs mictions pompeuses, répandus sans pudeur sur leurs cyber-microcosmes insanes, n’apporte au mieux qu’un vague sourire de mépris, au pire une nausée de dégoût. Ces zones sont par excellence consanguines, qu'il ne soit permis à personne d'en douter.

Consanguin wants you !

Consanguin wants you !
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And remember...