09 janvier 2009

Merry Crisis and Happy New Fear

Plusieurs drames ont marqué la fin de l'an de Grâce 2008. L'élection à la tête des USA de Barack Hussein Ossama, un démocrate, un métis gauchiste multilatéraliste sataniste. Presqu'en même temps, la Tour de Babel boursière, la Pythie ultralibérale aujourd'hui condamnée par nos propres néolibéraux, plongeait le monde dans le marasme économique et l'angoisse matérialiste.

Et puis 2009 s'est ouvert sur d'excellentes nouvelles. De partout le cri de guerre consanguin retentit ! Quelle joie ce fut, par exemple, de voir de dangereux terroristes d'ultra-gauche autonome, de sanguinaires barbares qui n'hésitent pas à s'en prendre aux horaires de la SNCF, capturés par les Forces de l'Ordre et élevés au rang de djihadistes ceinturés de dynamite !

Les premiers jours de l'année ont apporté leur moisson d'agressions racistes quotidiennes, de massacres ethniques moyen-orientaux, de sionisme terroriste, de terrorisme islamiste, de synagogues attaquées à la BMW 528, de tags antisémites, de dialogues Houellebecq/BHL, bref les sujets abondent qui abreuvent le fanatisme de nos réacons 2.0. A commencer par les tempêtes consanguines sous d'exotiques latitudes.

Infranationale Consanguine

Sur leurs blogs, nos frères de sang, nos frères français, claquemurés en leurs domiciles, pérorent et jacassent à propos du si pratique conflit israélo-palestinien. Dans les rangs des natio-frontistes et autres identitarés, on le répète tous les jours : l'armageddon que déclenchent actuellement des extrêmistes israélites contre des extrêmistes islamistes - et plein d'arabes au passage, ne peut qu'avoir un puissant écho dans notre bel et grand péhis. Des feujs qui pètent des reubeus, chouette ! Un conflit qui permet aux consanguins de dégueuler dans tous les sens, qui son islamophobie, qui son antisémitisme, qui son cynisme programmatique, qui sa connerie combattante. Quelle joie !

Attisez, attisez, il se cramera bien quelque chose.

Dans ce contexte, bien entendu, les autorités républicaines craignent une "importation du conflit" dans l'hexagone (probablement la Syrie et l'Iran font-ils déjà passer des armes de destruction massive aux rappeurs d'Ile-de-France à cette fin). Et hop, nous empruntons une fois de plus le téléporteur magique qui relie directement les banlieues françaises à la Bande de Gaza. D'ailleurs, comme dirait Eric Zemmour : "si les habitants de Seine Saint-Denis ne tirent de roquettes sur personne, c'est seulement parce que tous les juifs ont déjà fui le département."

Tout est permis, frères consanguins ! Un putride blogger kougloréactionnaire peut utiliser les photos d'une ville arabe en flammes pour illustrer son article sur les émeutes à Clichy-sous-Bois ; un infiltré païen au brushing impeccable publie des essais géopolitiques sur "l'intifada sur marne" ; le choc des civilisations est un hit dans toutes les librairies, et dans le pays, de jeunes crétins lobotomisés se réclament d'un camp ou d'un autre pour densifier leurs petites haines ordinaires et leur querelles de banc public. Et au milieu : NOUS, les consanguins, les petits souchiens sans défense, recroquevillés dans leur petit pays tourmenté par la crise économique, les intempéries hivernales et l'augmentation de la redevance télé. En proie à la mondialisation. En bute à l'islamisation. Aaaaaaaah.

Le schisme consanguin, le retour

Bien sûr, le fameux syndrome dit "crétino-soralien" se fait ressentir. Nos familles consanguines s'affrontent dans d'impressionnantes algarades, dignes des plus admirables pamphlets littéraires ("Bande de youpins ! ... Suceuses de bédouins !..."). Mais globalement, l'islamophobie pulse aux tempes consanguines comme jamais. Nos inénarrables karikatures brachouillo-teknoïdes se réjouissent assez ouvertement de la mort de tant de musulmans. Les palestiniennes, ces "truies" à en croire certains auteurs, sont phosphorisées puis découpées en rondelles.

Et les primotraditionalistes s'astiquent le coraya devant l'arrogance militariste israélienne, devant la violence d'une armée d'autodéfense qui bousille des écoles, et flatte leur mystique de substitution. Car en vérité, comme certains bobos rêvent d'être noirs et de porter des dreadlocks, certains de nos "calebutes" se découvrent israéliens par alliance, ou s'affirment kabbalistes intérimaires. Ces fierzénobles crétins enragent en fait contre leur troisième paupière... vous savez, celle qui se rétracte sur leur troisième oeil. Pensez donc : une mythologie communautaire prépondérante et des affrontements réguliers avec les mahométans ? N'importe quel consanguin en rêve.

L'on voit s'improviser, sur certains blogs, des "spécialistes" de la question coranique, qui citent le texte, et qui du haut des quinze versets sanglants qu'ils en ont extrait, concluent que l'islam est en fait une peste démoniaque inventée par Mammon.


Une variante : le fun-fasciste occidentaliste


De fait, cette frange a des caractéristiques fortes : arrogance suprémaciste, sympathies bushistes, et islamophobie de série (option pro-sionisme braillard pour seulement 1 euro de plus).

A l'inverse, d'autres analystes sont plutôt terroir, et se défoulent sur les "fameux" métalobbies judéoatlantiques zoltariens, qui les persécutent depuis qu'ils sont en âge d'écrire des cochonneries sur leurs cahiers de texte. "Pourquoi diable les juifs sont-ils toujours impliqués quand ça pète ?" se demandent toujours malicieusement les soraliens, qui pensent également que les juifs tiennent la finance et les médias, qu'ils sont probablement bien responsables un peu de leurs malheurs quelques part, hein ?  Les "terroirs" pratiquent le Rite Secret de l'Antique Judéophobie. On en croise souvent sur fdesouche, où comme vous le savez l'on pratique l'Antique Rite Secret à tout âge.



Une autre variante : l'intégriste nationaliste 

On notera toutefois que cette tendance consanguine se coule moins bien dans le moule de l'époque. Les ténors du terroir sont plus rapidement martyrisés et cloués au pilori par la presse aux orrdres de l'establishment cosmopolito-libérraal... que ne le sont certains éditocrates déclinologues. Ces derniers, réjouissons-nous mes frères, ont pignon sur rue depuis que la Grande et Défunte Amérique Bushiste a érigé la guerre mystico-préventive-sur-population-mahométane en croisade civilisationnelle. Notre Rite Secret de l'Islamophobie Totale bénéficie de relais consanguins bien mieux placés aujourd'hui. D'ailleurs, comme dirait Eric Zemmour, "ça n'étonne plus personne qu'une ministre reubeu donne à sa fille un prénom reubeu ? Y a que moi, dites ? Sérieux ?". Non Eric, il n'y a pas que toi. Les consanguins pensent comme toi. Et tes confrères aussi, Finki la Pleureuse, Vanvan Rioufol ou P. A. Taggy ne disent pas autre chose. Ceux-là mêmes qui suggèrent narquois dans les grands médias que SOS racisme encourage le racisme et que l'islam n'est pas soluble dans la République. 

Dans la foulée, une autre tendance atypique mais ramifiée, ce qu'on désigne parfois comme les chrétiens sionistes, fans du Likoud, applaudissent devant ce qui se passe. On trouve là de délirants admirateurs de Dick Cheney, comme de très ordinaires profs de province juifs par leur père...

"J'aime pas les juifs, mais j'aime tellement pas les arabes..."

Encore mieux : nous trouvons même dans nos rangs quelques identitaires païens pour tenter, pour oser la synthèse. En clair, il souhaitent ardemment que juifs et arabes s'entre-annihilent définitivement, histoire de purifier l'air. Ces consanguins d'excellence, ces visionnaires génocides, soulignent que les communautés juives comme arabes hébergées en France s'opposent systématiquement à toute manifestation d'émancipation racialo-nationaliste souchienne. Et par conséquent, s'ils admettent une "plus grande proximité culturelle" avec un israélien qu'avec un gazaoui, ils n'en appellent pas moins à la disparition pure et simple de tous ces sémites qui occupent les JT et retardent le Kéno. Pour eux, l'affrontement israélo-arabe n'est qu'un "conflit extra-européen", une aspérité dans un front commun, celui de tous les orientaux contre la Grande et Belle Civilisation Oxydentale. Consanguins entre tous, consanguins d'exception.

Et à l'instar d'un cadre du Hamas ou d'un général israélien, nos braves résistants identitaires le clament : "Les nôtres avant les autres". Ces consanguins, dont ce viride rongeur musqué qui empile les anathèmes racistes sur son blog, veulent fédérer la volonté des camps consanguins, pour leur rappeler l'essentiel : il faut se détacher de ces conflits régionaux pour se concentrer sur la seule vraie baston qui vaille : flinguer tous les étrangers vivant en France et/ou susceptible d'y venir ou d'y transiter un jour.

Le Choc des Civilisations, prologue

Le contexte est favorable. L'histoire récente apprend qu'on doit ravager deux fois un Irak qui lance ses chars sur les champs pétroliers du Koweit, et qu'on doit seulement faire les gros yeux à un Israël qui tire ses missiles sur des écoles ou des hôpitaux entre deux mitrailleuses du Hamas. En fait, une passionnante rhétorique est mise en place pour distinguer une "roquette islamiste mortifère" d'une "frappe israélo-chirurgicale" (encore que le terme n'est plus beaucoup usité même par les plus fervents partisans de cet état...). Ah, les subtilités langagières de la géopolitique ! Alors bien sûr, les belles âmes gauchistes font pression, les beaux esprits pacifistes s'insurgent, et les manifestants manifestent. Du coup, certains journaux se demandent, du bout des lèvres, si c'est pas, par hasard, "la guerre de trop" (le journal en question ne donne pas le seuil à partir duquel les guerres deviennent surnuméraires). Mais quel inutile débordement d'humanisme... Cet esprit bisounours n'a pas place dans la Réalité Réelle du Choc Perpétuel des Civilisations ! André Glucksmann n'explique-t-il pas avec talent qu'il n'y a pas "disproportion" entre un groupe de fanatiques qui balance des cailloux et des roquettes au petit bonheur la chance, et une armée lourde et high-tech qui largue des tapis d'obus et compisse allègrement le droit international des onucrates (qu'on qualifiera plus volontiers "d'onuzis") ?

Mais, malgré tout ce qui les sépare (au fond, une question de priorité dans la haine du Sémite), les différentes tendances consanguines se retrouvent sur des fondamenteux. Et elles s'enroulent autour de l'axe historico-théorique de Guillaume Faye, elles s'enroulent, s'enroulent comme une hélice d'ADN pur, un ruban de Möbius thermo-cognitif, un caducée de cobalt et d'irium aux troublants orifices, (damn, on dirait les paroles d'une rock-ballad), un tire-bouchon en fer... un truc en spirale quoi. Et tous se reconnaissent dans la Kroisade contre les islamogauchistes, ces négateurs de la supériorité blanche traditionnelle, ces réviseurs d'histoire coloniale, ces multiculturalistes béats.

C'est simple, à la fin :

Eux.



Nous.


Consanguins ! Répétez-le vous : il n'y aura jamais de "guerre de trop". De même que les palestiniens ne vivront en paix que lorsqu'ils seront finlandais, les consanguins ne vivront en paix que lorsqu'ils seront débarrassés de tous les Autres. TOUS. LES. AUTRES. La consanguinité en définitive se définit CONTRE le reste du monde. Il lui faut donc, de tous temps, un ennemi.

Consanguin wants you !

Consanguin wants you !
*** Enrôlez-vous dans le Choc des Civilisations ***

And remember...