Chers amis consanguins, nous sommes en joie ce soir, car une fois de plus notre matamore des mots nous a comblé. Le voici, José Desencio, dit "le Petit d'Espagne", qui nous adresse une spectaculaire diatribe, une correspondance qui se tint entre notre farouche pistolero poussiéreux et le talentueux et très consanguin Jacques de Guillebon, vicomte de la Brêle septentrionale et monarchiste à plume grasse. Un choc de titans, pour la pureté du verbe et la noblesse des mots !
"Voici donc, chers amis consanguins, mes frères de résistage, mes compagnons de souffritude, vous que l’on dépeint comme de mesquins, obscurs et acéphales bovidés, comme de lamentables culs-bénis fascisants ou de grotesques et visquasses phocomèles poisseux, voici donc chers amis la lettre insultante, pompeuse, creuse et, comme je m'en suis moqué, ridiculement johannique, que je reçus hier de la part de l’un des nôtres pourtant, l’un des nobles consanguins qui défendent le fier liquide bleu, bleu-roy oserais-je dire, qui coule dans nos veines, lettre que je reçus donc de Jacques de Guillebon, fondateur de l’abominante et flamboyable revue « Toud’suite », contributeur avec votre aimé stallekère du très visqueux « Journal de la biture », et maître d'ouvrage d'un récent rot tapuscrit dégoulinant de virile Réaction monarchiste et d’aristocrate ostracisme mongolien, « Je suis l’enfant d’un sconce et d'une gouttière », dont je critiquais fort anodinement la forme et l'agencement il y a peu.
Apparemment, il y a eu offense mais j’ai bien dû relire plusieurs fois avant de bien m'assurer que j'étais insulté, puisque mon fantastique ego ne me fait généralement percevoir que les lauriers putrescents et fantasmagoriques que je me tresse indéfiniment moi-même depuis que je suis en âge d’aligner plus de deux mots sur une feuille... et rester sourd aux tsunamiesques vagues de rires que - paraît-il - mon formidable Style déclencherait sur son passage - jalouses allégations que tout ceci.
Relisant la fulminante excommunication émanant de mon consanguin Guillebon, je me suis donc rendu chiffre que je suis un lâchon, un traîtreux, un mauvais chrétien, c'est-à-dire un soudardot ayant brûlé la prioritale à ce jeune royaliste qui s'est mis en tête devant la sainte Curie jadis purgée de sa folie d' inconstance par le terrifable et redoutiant bûcher, à savoir pour finir, que, itou (comme disent les vieux manuels d'inquisition que ce prude n'a jamais lus), passé où ce gloriscible Torquemada n'avait pas encore décidé de me rendre euh… je… la filiatude excommunifoliante entre lui et moi étant, je… enfin, tout ça pour dire que je suis un hérétique basque et chrétien, quoi.
« Cher José Desencio,
Vous n’êtes, manant, qu’un traître à la cause, car tel un orque des montagnes il grouille, il pullule, il fourmille, il vermine, il frappe traîtreusement à gauche et à droite, au plus près, là où l’on ne l’avait pas vu venir, c’est une mère qui torture son enfant, c’est un fils qui déshonore son père, c’est Caïn sur Abel, c’est Adam crachant à la face de Dieu, il frappe dans le dos et prend dans l’arrière, le traître à son sang. Vous, José Desensio, éternel glossateur bouclé sur vous-même, grand consanguin devant le Très Haut, m’avez conspué. Vous avez raillé mon livre, mon aristocrate production, alors que fort gratuitement je vous proposais de coucher dans cette production collective, dans mon propre gruau consanguin, dans mon propre torchon traditionaliste, dans ce monticule d’excréments divers, d’admirations faisandées et d’éjaculations aussi précoces que faiblardes, je vous proposais d’y mêler les fangeuses traces de frein et les horribles éraflures stylistiques que vous couchez sur votre propre blogue jour après jour, après jour, après jour. Mais hélas cher José, avez-vous préféré renier vos sympathies et moquer mon projet, pas même en face, encore de biais. Et plus encore, vous avez fait des fautes d’orthographe, vous vous curez le nez au feu rouge, vous avez mauvaise haleine, un gros cul et des boutons blancs dans les cheveux, et je n’aime pas vos chemises. Alors méfiez-vous, José Desensio : Quis ut Deus ? »
« Cher José Desencio,
Vous n’êtes, manant, qu’un traître à la cause, car tel un orque des montagnes il grouille, il pullule, il fourmille, il vermine, il frappe traîtreusement à gauche et à droite, au plus près, là où l’on ne l’avait pas vu venir, c’est une mère qui torture son enfant, c’est un fils qui déshonore son père, c’est Caïn sur Abel, c’est Adam crachant à la face de Dieu, il frappe dans le dos et prend dans l’arrière, le traître à son sang. Vous, José Desensio, éternel glossateur bouclé sur vous-même, grand consanguin devant le Très Haut, m’avez conspué. Vous avez raillé mon livre, mon aristocrate production, alors que fort gratuitement je vous proposais de coucher dans cette production collective, dans mon propre gruau consanguin, dans mon propre torchon traditionaliste, dans ce monticule d’excréments divers, d’admirations faisandées et d’éjaculations aussi précoces que faiblardes, je vous proposais d’y mêler les fangeuses traces de frein et les horribles éraflures stylistiques que vous couchez sur votre propre blogue jour après jour, après jour, après jour. Mais hélas cher José, avez-vous préféré renier vos sympathies et moquer mon projet, pas même en face, encore de biais. Et plus encore, vous avez fait des fautes d’orthographe, vous vous curez le nez au feu rouge, vous avez mauvaise haleine, un gros cul et des boutons blancs dans les cheveux, et je n’aime pas vos chemises. Alors méfiez-vous, José Desensio : Quis ut Deus ? »
C’est alors que d’une tonitruante missive, d’une flamboyante réplique, le Stallekère, votre maître à écrire, votre outre à références, frères consanguins, c’est alors que d’une virulente encyclique, d’un orageux email, c’est alors que d’un colossal pet de musaraigne, je clouai le jeune Guillebon de ma godriolante et pachycraquelée prose, je le clouai sur place et le souffletai avec panachitude :
« Cher Jacques,
Ne montez donc pas sur vos grands pursangs, à vrai dire de drôles de coursiers, parangons de l’ère noblissime et flamboyante, d'une plus drôle apocalypse encore vous voilà saisi, celle de la jalousie devant ma prose torréfiée et mon style soluble, parce que j’écris mieux que vous, mon cher Jacques, nananère. Dernier point : je suis tout prêt à publier sur mon propre blog, voyez ma lâcheté, puisque je vais pouvoir m’en masturber, la réponse qui sera la vôtre à ma critique, puis je publierai votre réponse à ma réponse à votre critique, puis ma réponse à votre réponse à ma réponse à votre critique, tout ça ad nauseam bien sûr, nous assurant une bonne publicité à vous comme à moi, puisqu’au fond, en bons cloportes brunâtres et jaunis, en misérables crétins autosatisfaits, nous n’aspirons rien tant qu’à la notoriété, malgré nos poses de vilains et nos costumes de lettrés. Et d’ailleurs c’est même pas vrai, que j’ai fait des fautes, t’es rien qu’un menteur, c’était une figure de style que j’avais lu chez Bernanos, ou chez Gomez Dalidà je sais plus, je fais pas de fautes, t’es carrément un p’tit menteur et tu me fais même pas peur, p’tit puceau, va te torcher avec ton torchon torcheculatif, sachez cher Jacques le stallekère n'a point besoin de "Toud'suite" pour faire tonner sa voix sépulcrale dans les ténèbres contemporaines. »
A cette monstrueuse charge vocihurlante, à cette magistrique claque administrée sur son nez d’ânon, voici ce que le freluquet me répondit, dans les deux heures qui suivirent. Il va sans dire que je la reproduis à votre attention, amis consanguins, in extenso, sans rien n’avoir corrituré des pauvres fautes de grammaire que l’impudolent minet y laisse fort benoîtement.
« Cher José,
Si ! Tu fais des fautes, mauvais catholique, faux prophète du logos, p’tite salope à syphilis, je t’encule avec le gravier de la cour du château, je t’embroche avec la fourche du palfrenier patelin qui déambule chemin-faisant le long du corps de ferme, mécréant petit enfant d’salope, va niquer tes morts fils de clébard galeux, basque de mes deux, faux noble, t’écris comme une fiotte asséchée, nom de Dieu Très Saint Père j’en blasphème ! Je t’enfile pour des siècles des siècles, au nom de ta mère amen ! Je vous encule pauvre José - mais au fait me livrerez-vous finalement une contribution à mon ouvrage collectif, nous sommes quand même déjà en mai, et nous sommes si peu de consanguins à prétentions écrites que nous devons bon an mal an nous sucer les uns les autres sous peine de disparaître - et n’est-ce pas là notre nature de consanguins, cher José ? (enculé) »
« Cher José,
Si ! Tu fais des fautes, mauvais catholique, faux prophète du logos, p’tite salope à syphilis, je t’encule avec le gravier de la cour du château, je t’embroche avec la fourche du palfrenier patelin qui déambule chemin-faisant le long du corps de ferme, mécréant petit enfant d’salope, va niquer tes morts fils de clébard galeux, basque de mes deux, faux noble, t’écris comme une fiotte asséchée, nom de Dieu Très Saint Père j’en blasphème ! Je t’enfile pour des siècles des siècles, au nom de ta mère amen ! Je vous encule pauvre José - mais au fait me livrerez-vous finalement une contribution à mon ouvrage collectif, nous sommes quand même déjà en mai, et nous sommes si peu de consanguins à prétentions écrites que nous devons bon an mal an nous sucer les uns les autres sous peine de disparaître - et n’est-ce pas là notre nature de consanguins, cher José ? (enculé) »
Ce à quoi je lui répondai du tac au tac, de ma divine voix illuminée dans la nuit, de ma calamitreuse écriture bancale et chiasseuse, de mon solitaire lombric verbeux, de ma gluante logorrhée mégalomane, soumettant mon interlocuteur, défaisant mon contempteur :
« Cher Jacques,
Allez adoncques vous faire abniquer le cul, jeune abscons, je fais moins de fautes que vous, je suis le Stallekère, je suis carrément un mec qui faut pas chercher, parce que j’écris vachement des trucs qui font frémir, tu vois, je suis un killer, genre un rebelle de la littérature, je marche dans les rues le soir, moi, j’suis un sombre marcheur, mate mate, un pursang christique, "stallekère l'obscur", t'vois, un étalon châtré, j’suis méééchant moi putain, t’sais même pas à qui tu parles, comment t’es ouf toi… Je vous grôchie, je vous trégerbe, je vous ponquisse, je vous ablature et vous enluminisque, pauvre petite greneille abajourée et pirulescente, incapable de m’arriver à la chevillette, espèce de laiderat miriputride, terrassé par mon Grand Style, les aisances montage impotent qu’à travers les fils nous suivons le cours sans flancharer jamais jamais fort moi moi qui ne suis, euh… ne suis sans cesse, partant… euh... C’est dit ! (Par contre très cher Jacques, je puis vous livrer quelques articles bien sentis pour votre chère revue « Toud’suite », si vous voulez.) »
Ah ! Comme je l’ai remis à sa place !! Je lui ai décoché de ces traits ! Je vous laisse juge de la virulorce et de la finition de cette tonitruante disputatio, cette tempêtesque controverse qui secoua nos âmes, nos coeurs et nos doigts, en une communion dans le combat et l'affrontement des forces du Mal a pris qui sait croyait pendre à l'ouest - ah, excusez-moi je crois que ma chaude-pisse me reprend. Je vous laisse amis consanguins, rendez-vous dans la Zone, la Zone où clopine le stallekère.
José Desensio, dit « le stallekère », malingre tenancier de la Zone (trash clubbing for rude boys) reconnaissable à son air furibond et inspiré, et Jacques de Guillebon, dit "le Petit Capétien", fondateur de "Toud'suite", la Revue des p'tits Monarchos Trépignants, que l'on reconnaît à ses longues et nobles boucles et à son maintien éminemment chevaleresque.
José Desensio, dit « le stallekère », malingre tenancier de la Zone (trash clubbing for rude boys) reconnaissable à son air furibond et inspiré, et Jacques de Guillebon, dit "le Petit Capétien", fondateur de "Toud'suite", la Revue des p'tits Monarchos Trépignants, que l'on reconnaît à ses longues et nobles boucles et à son maintien éminemment chevaleresque.
Un réjouissant échange entre deux de nos ténors, puisque l'un comme l'autre pataugeant dans ce que leurs détracteurs appellent avec malice une minable médiocrité criarde, Jacques comme José n'ont bien sûr pas d'autre alternative, pas d'autre choix, en nobles et parfaits consanguins, que de se renifler réciproquement le sphincter, de se gratter collectivement les croûtes, et de se lécher mutuellement le cul, en piaillant aussi fort que possible autour de leur micro-querelle de nains aphones. Saluons donc comme il se doit ces deux monstres sacrés de la consanguinité.