Entre deux croisades pour le retour aux Vraies Valeurs Nationales, face à l’invasion bolcho-coranique des nihilistes cosmotopli… cosmoplo… cosmopilo… bref des nihilistes métisseurs ; entre deux considérations sur la persécution judiciaire et médiatique dont est victime la Fine Fleur Identitaire lorsqu’elle cherche à user de sa liberté d’expression - et ainsi à dégueuler sa misérable haine de dramatiques sous-merdes crétinoïdes ; entre deux illisibles kouglofs gonorrhéiques et autoréférencés sur Drieu la Rochelle ou Dominique de Roux - dont on feint de vanter le style pour insister plutôt sur les poisseuses idées ; entre deux obèses digressions sur notre bien-aimé Panzerkardinal et nos pitoyables serments d’allégeance à ce que nous appelons un guide « spirituel » malgré le vortex abyssal qui nous sert de boîte cranienne et la nanoscopique huître froide qui nous fait office de cervelle ; entre deux rots ampoulés et fascisants consacrés au réréfendum sur le traité constitutionnel ou la candidature de la Turquie à l’adhésion ; entre deux lamentables vidéos d'écrivains complètement largués et de plus en plus confus, exposant leur volonté de troubler le cours d’un « Tout le monde en parle » ou d’un « On a tout essayé » dans un élan d’une rare subversion et d’une violence politique sans précédent ; entre deux angoissantes interrogations sur nos virilités de mâles dominants - dues à un mariage homosexuel célébré à plus de 500 km de nos saints fondements ; bref, entre deux éternuements morveux consacrés à nos éternelles préoccupations de réactionnaires consanguins, nous savons bien évidemment nous détendre.
Sur nos blogs nous évoquons nos marottes, nos lubies, nos petites soirées entre amis. Parfois même nous n’hésitons pas à en organiser, au cours desquelles nous ingérons moults alcools et prenons diable cuites dont nous nous gobergeons ensuite en colossaux crétins persuadés que même nos petits gerbis sont nobles. La référence du genre, itinérante et follement généreuse, n’est pas le fait de nos carnétistes, mais de nos plus beaux revuistes, collectif qui rassemble la crème des consanguins rouge-bruns, idiots parlant aux crétins, crustacistes vulgaires et petits provinciaux frustrés tentant éternellement de « conquérir la capitale ». Au cours de ces charmantes sauteries, nous écoutons tout ce qui se fait de plus imbécile et inaudible, singeant le kitsch et les blouses de grand-mère pour nous donner une contenance, prônant l’easy-listening pour masquer notre immense et tragique inculture musicale, passant de l’électroclash parce que ça sonne branché et que ça n’a aucun souffle, et nous déhanchant comme des cons en regrettant que le sexe faible soit décidément si peu représenté en ces occasions.
Au creux de nos intellects répond donc l’indigence de nos sensibilités, à la merde que nous écrivons correspond le cérumen qui nous obstrue les orifices, mais qu’importe, puisque nous sommes ensemble, consanguins et bourrés.
Saint burp !