Cette semaine, l'homme debout, la sentinelle solitaire, bref l'autre truffon dans sa zaune, nous gratifie d'une nouvelle ôde à la gloire... de sa personne.
Voici, reproduit ci-dessous, mon tout premier billet, intitulé "Maintenant, j'ai appris à blogger", où j'évoque naturellement George Steiner, Jack Lang et Léon Bloy, publié sur StalkerTM, il y a maintenant un petit peu plus de quatre années. Quatre années ! QUATRE ANNEES, VOUS ENTENDEZ ? Quatre année de vent egomaniaque et de bruine réactionnaire. J'espère que l'on appréciera, à défaut d'autres qualités dont je ne peux me prévaloir, ma constance (quatre ans de mégalomanie en flux tendu à raison d'un kougloff tous les deux jours), voire mon obstination, à laisser s'épancher ma médiocre personne en longues coulées pyuriques, à exhaler mes fragrances souterraines. Je suis donc ce qu'il est convenu d'appeler un fieffé "démonomythomégalomaniaque" (mytho mytho fascistus narcissis) et je pense continuer encore longtemps à jouer les "critiques christiques", que certains beaux esprits veulent à tout prix dépeindre en abyssal crétin.
Les voilà, les prrrogrrresssistes, les hyperrrfesstifs, les fumeurs de marijuana et les punks gauchistes, qui veulent me convaincre de sorcellerie ou, a capella, tout de go, m'envoyer rôtir sur le bûcher, pauvre Gilles de Rais que je suis, précédé par aucune céleste pucelle ! Les voilà, les tchékistes bien-pensants qui voient en moi l'archétype de l'ordure imbécile !
Et pourtant. Entre cette toute première note et ma prochaine gonorrhée , j'aurai donc publié, sur ce blog, quelque 653.000 textes (bien lire : six cent cinquante trois mille, lisez mieux : siiiiissaaan ciiinkaaante teuroaaa miiiiilleu, plus d'un demi miiiillion en somme), un chiffre effarant, comme le dit l'ORTF à propos du nombre d'immigrants trotsko-islamistes qui pénètre nos frontières hexagonales chaque semaine).
Siiiiissaaaaaaaan cinkaaaan-teurouaaamiile !
Voilà de quoi bluffer le chapelet de groupies analphabètes et de confrères en saloperie, qui vient, dans mes commentaires, qualifier ma dramatique prose de rhétorique foudroyante, ma basse-connerie vindicative de résistance politique, et mon style de contrôleur fiscal pété au picon bière de plume lyrico-pamphlétaire (j'allais dire amphigouro-merdique, mais c'est pas mal non plus).
Mes billets, donc. Ah dame ! Je ne les aime pas tous bien sûr, certains ont bien évidemment ma préférence, en général ceux où je me dévoile, les plus touchants, car les plus intimes sans doute. Ceux qui dévoilent mes doutes, car moi aussi je doute. J'ai douté, en dépit de mes certitudes de bourrin poujadiste. Un jour, j'ai douté, je me suis demandé si je devais voter Gros Borgne ou Marquis Ultracatho, si je devais virer monarchiste ou occidentaliste, si je devais employer des mots comme "crouille" ou "melon", ou m'en tenir à des barbarismes elliptiques pour décrire les franges de populaces dont la seule existence me glace les sangs et révolte ma si grande âme nationaliste.
Mais je suis assez fier, morbleu, je suis passablement autosatisfait, terriblement content de l'énorme travail de commentaire de texte accompli en quatre ans. Voyez ! A grand renforts de lectures, j'ai pu distiller, en quatre années à martyriser mon clavier Dell, la pauvre malaria intellectuelle qui m'accable, et mes poussées narcissiques - puisqu'il est entendu que je ne parle jamais vraiment que de moi : moi contre les autres, moi contre les maisons d'édition, moi contre les écrivains publiés, moi contre les journalistes oublieux de ma fantastique existence, moi contre le monde entier, tel un nabot acariâtre qui prétend lutter avec les grands, mais toujours de loin, caché derrière le garage à vélos, au fond de la cour.
Ma zaune étant somme toute fréquentée par une engeance de crétins facilement impressionnables et de petits réacs patentés, je ne fais, oh ! je le sais bien, que servir et resservir une soupe rance et tiède à des porcs qui en sont eux-mêmes remplis, de leurs misérables sphincters murés jusqu'aux molaires baignantes. Caution littéraire des skins à haut débit, prétexte verbeux des xénophobes acculturés, j'ai recueilli la confiance et la sympathie de tout ce que le web compte de merdes rétrogrades et d'enculés mondains. Il est regrettable qu'aucun d'entre eux ne se risque donc à publier mes interminables délires nauséabonds - mais peut-être ont-ils compris qu'un critique faiblard ne sera jamais bankable - j'en crève, oh oui j'en crève, mais je peux alors me drapper dans une pose grotesque "d'infréquentable" et de renégat boiteux. Sans style, sans talent, sans vision, sans éditeur, je n'en passe pas moins mon temps à vomir les médiocres et les futiles, médiocre parmi les médiocres, futile parmi les futiles.
La cause de la vérité devant être, selon Montaigne, la cause commune par excellence, car il s'agit là de la vérité, de celles qui brûlent les infamies des temps présents, ô tempora, ô mores, n'ai-je donc tant vécu que pour cette saloperie, parbleu j'en fuis sous moi, ma vérité, à moi, mis à nu devant vous, tel qu'en moi-même, sans mise en scène, sans fard ni travestissement, moi seul, moi moi moi, mes statistiques et mon ego de mouflet, j'ai ouvert à mes amis (nombreux et intelligents, beaux, bien payés, rasés de près, qui vont à la messe et qui sentent bon) et mes ennemis (allez, pas plus d'une ou deux personnes contrôlant les maisons d'édition, les grands médias, les partis politiques, l'armée, internet, la marée et le climat, qui tous tremblent quand tonne ma grosse voix) (ils sont, de plus, très souvent stupides, laids, petits et poilus), pour cette seule note, les commentaires qui, de cette vérité qu'à ma façon je m'efforce de chercher, donneront sans doute de moi l'image qu'il convient, car si tel est pris qui mal honni, fort marri qui mal y pense, et le mal, c'est mal, comme le savait Sainte Ambroisie de l'Immaculée Sodomie, patronne des connards emphatiques et des enculeurs de diptères.
En résumé : lassé de l'auto-fellation, j'en appelle, le temps d'une note, aux plus visqueux de mes lecteurs.
Les commentaires qui m'ont été généreusement adressés par les lecteurs de mon insalubre zaune émanent notamment de Francis Poury et Germain Souche, bien entendu, les tic & tac de la prose réac. Mais vous y croisez également le petit Sammy Gourio, adorable groupie dont les interventions font invariablement penser à quelque déclaration d'amour adolescente.
Vous y croisez aussi mon nouveau fan : un certain Rachid Levy, qui pratique une longue fellation aussi bruyante qu'appuyée sur mon rachitique phasme pénien, l'alpha et l'omega du stalkère, le moignon surinfecté que j'érige en fier phallus aristologocrate. Je n'aime pas trop son prénom, mais dame, son esprit semble si droit !
Vous y croisez aussi l'inénarrable Diaphane Normand, pauvre petite chose québéco-mesmérisée et expert en photobuckets islamophobes. Il s'agit d'un Calebute Noir, à n'en pas douter. Sous son surnom, Bunny Boy est devenu l'archétype du collabo 2008 : qu'une nation conquérante vienne clamer la supériorité occidentale et l'Eglise éternelle, et Bunny collaborera !
Au pire, n'importe quelle nation autoritaire vantant la virilité de l'homme blanc fera l'affaire. Car, tout comme Gnê et le Ftalker, Bunny Boy est tout prêt à abandonner son noble nationalisme et son amour du terroir gaulois, pour s'engager dans toute milice paramilitaire et catho-fascisante afin d'en découdre avec les allogènes et leurs séïdes islamogauchistes (propagande faisandée, délation raciste, et puis ratonnades, pogroms, défilés militaires et héroïc fantasy, etc. : Bunny, c'est à la fois la force physique du Maréchal Pétain et l'intellect de Conan le Barbare). Bunny est prêt, il attend la Reprise occidentale, la toute nouvelle croisade que nos fous de dieu néoconservateurs ou suprémacistes finiront bien par lancer, à force de discours incantatoires et d'approximations culturelles. Bunny Normand, entre ici, pénètre la zaune - ça pue déjà tellement le renfermé que tu y seras comme un poisson dans l'eau.
Ah, et j'allais oublier, parmi tout ce beau monde, un Joseph Vedret ou un Léo Déchire qui croient peut-être trouver leur Houellebecq sous ma plume (c'est dire si ces maudits éditeurs n'ont pas fini de ramer). Vous n'imaginez pas ce que j'ai joui de les voir poster sur mon blog ! Je les flatte et les rudoie immédiatement, d'égal à égal, furibond franc-tireur fracassé, alors que Jacques de Guillebon attend toujours de pouvoir rencontrer un éditeur digne de ce nom. Ha ! C'est dit !
Siiiissaaaaaan cinkaaante trooaaamil, dites-donc ! Qui peut en dire autant ? Certes pas les frères Consanguins, qui pastichent ma magnificence et ramènent mes admirables révoltes face aux méphitiques gouffres glacés de la décadence contemporaine... à de simples dégueulis de lepeniste honteux.
Certes, pour quelqu'un qui veut jouer les ermites, ma perpétuelle parade de paon intoxiqué à lui-même est profondément paradoxale, et elle révèle mon escroquerie. Mais au fond peu importe, car je l'ai compris : tant que je pérore, je suis. C'est donc pourquoi, la semaine prochaine, je republierai mon deuxième billet dans la zone, avant d'en republier le troisième la semaine suivante. Ad nauseam, comme d'habitude.
Mon tout premier billet, donc : http://consanguin.blogspot.com/2006/08/la-zone-trash-clubbing-for-rude-boys.html