03 août 2006

Zona

En cette période estivale un peu calme, l'un de nos consanguins préférés, infatigable chantre du polemos venteux et de la disputatio bidon, pourfendeur des rampants et lumière dans la nuit du siècle, sémaphore dans l'obscurité nihiliste des temps présents, inaltérable marcheur dans l'ombre décadente d'une époque dans idole, notre aimé stallekère, José Désencio dit "la Pondeuse Basque", nous revient toujours plus remonté contre la médiocrité de ses contemporains. Savourons en experts.


"Les imbécilesques jaseront mais c'est bien là ce que nous attendons des anti-consanguins, non ? Peu m'importe du reste, je commence même à trouver agréable la petite musique que font ces moucherons de pissotière qui volettent autour de la Zone, cette lamentable fosse à purin égotiste, cette fantastique branlette perpétuelle, cette lente et grumeuleuse coulée d'éructations de bègue, bref ce gros tas de merde prétentieux et faussement lettré, la Zone, trash clubbing for rude boys, cette Zone qui attire les critiques, les quolibets et les railleries, mais cette Zone que je continue d'alimenter de mes visqueuses défécations de petit rongeur atrophié, cette Zone donc enfin palsambleu, cette Zone qui refoule le réac sépia et le narcisse jauni, cette Zone que j'aime, ma vie mon oeuvre mon préau et mes commodités, tout à la fois demeure en carton et char d'assaut en papier, cette Zone que j'aime, cette furibonde Zone qui terrorise les bien-pensants, les tièdes et les assis, car moi Messieurs je truelle, je truelle si fort que vous n'avez comme réponse que de prétendre que ce sont vos éclats de rire, et non mes charges incisives, qui vous assourdissent. Je sais bien, moi, que je fais trembler tout le web, et pas à coup de menaces de cul-de-jatte comme mon percutant comparse blond, mais bien par la splendeur de ma langue pendue et par la grosseur de mes aphtes purulents.

Et puis... Ainsi, quel étrange constat fais-je fort marri tant va la cruche, hé bien ! moins étonnant qu'il n'y paraît finalement puisque, sans que la période estivale je crois y soit pour quoi que ce soit, il me semble assister à une forme de lassitude, peut-être même de... démission, quant à l'exercice quasi monacal (une discipline plus rigoureuse que la haire d'un trappiste pour une illumination de fête foraine, un véritable sacerdoce que je vis comme un martyr, ma faute ma trés grande faute, han ! Saint Rebatet fouette-moi, han ! Saint Davila flagelle-moi, han ! Saint Bloy élargis-moi !) qu'est l'alimentation presque quotidienne de ces TAZ (ou "Zones Autonomes Temporaires", pour citer une référence quelque peu incongrue pour moi et l'enseigner aux petites taches blogo-fafs qui me lisent, puisque pour une fois elle fait sens et n'emprunte rien aux plumes réactionnaires et autres pesantes références qui sont mon quotidien), ces TAZ donc que sont les blogs (et oui, je sors une référence mais la tartine à propos de tout et n'importe quoi, et avant tout à propos de moi-même, la Zone devient donc une TAZ, c'est à se demander si j'ai lu Hakim Bey, et si j'ai pu y comprendre ne serait-ce que le début d'une ligne, mais passons), ces TZ donc encore, qui à vrai dire deviennent, justement, de plus en plus temporaires (ouh le joli jeu de mot foireux, je suis à fond, veuillez m'excuser).

Bah, je me dis que toutes ces plumes aussi rapidement écloses que des vers sur une carne exposée au soleil n'avaient aucune raison d'exister, une fois accomplie leur maladroite sarabande autour du bout maigre de rognon en décomposition, qu'elles avaient le tort de confondre avec une tranche filandreuse de charogne de pachyderme, attendez je me relis... oui ça ne veut rien dire et c'est trés mauvais, je signe donc. Ces blogs s'essouflent donc, alors que moi, moi moi moi, je continue inlassablement à dégogiller mes pitoyables considérations autoréférencées, je continue à tenter de me peindre en fauve sombre au travers de mes exégèses bancales, au travers de mes commentaires de textes unidirectionnels, je continue moi moi moi à tartiner avec obscénité mon indigence intellectuelle et ma fatuité sans borne, je continue, moi moi moi, au milieu des moqueries et des jets de légumes virtuels, car amis consanguins, vous au moins me considérez comme un furibond combattant, vous au moins, amis blogueurs graisseux et webzineurs troubles, vous au moins, petits fachos en gestation et grandes saletés réactionnaires, illéttrés à la recherche de cautions, ou rats de bibliothèques fuyant le monde dans des tours d'ivoire érigées à grand renfort de citations poisseuses et de lectures petitement subversives, vous au moins, mes amis, continuez à m'emboîter le pas et à suivre les avatars de la Zone, la Zone, foireuse et clownesque, la Zone, mon lit et ma cuisine, la Zone, mon chez moi ténébreux. ... J'en remets ainsi une couche sur le consanguin impérial, qui s'est défié de moi, qui a commis ce sacrilège, qui a osé me railler afin de conjurer le sentiment d'immense solitude, plus comique encore de n'être qu'une espèce nouvelle de cri inaudible, inaudible parce que virtuel, virtuel parce que lancé du haut des vertèbres de la chiasseuse mémoire qui sombre corps et bien dans l'oubliette de mes déceptions, dans le cachot de mes détestâtions, ô dégoût ô dééégoûût !! C'est dit !! Je perdure et les autres s'arrêtent, je persiste et les autres persiflent, mais je sais, moi, que sur la Toile, c'est une affaire entendue, il n'y aura bientôt plus que ma rinçure, ma coulure, mon étron brun et fumant, ma Zone mon amour, cet amas merdailleux qui ne sert en définitive qu'à tromper ma solitude nanicole d'incommensurable brêle heureuse d'elle-même et frustrée par le reste du monde. Vous n'avez qu'à voir, j'en suis à tirer les couettes des blogueuses afin de paraître encore un peu plus ténébreux, et à bousculer la copine du consanguin impérial en guise de disputatio. Hein ? Quoi ? Comment ça, "piteux connard" ? Comment ça, "incandescent blaireau" ? Non mais ho, vous savez à qui vous parlez, là ???... Je suis le stallekère, moi, je suis genre le cowboy tout de noir vêtu, le bad guy, putain, faut pas se foutre de ma gueule, moi, j'ai fait rendre gorge à des plus balèzes que vous, morbleu !... Et arrêtez de rire, maintenant... Arrêtez, merde... Aïe... Y a personne qui aurait un antalgique puissant, ou des béta-bloquants, enfin quelque chose qui fasse que je morfle un peu moins ? Parce que là c'est limite insupportable...


Consanguin wants you !

Consanguin wants you !
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And remember...